CP SUD Mairie de Nîmes : Fermeture Médiathèque Marc Bernard de Nîmes, quartier Pissevin
C’est avec colère et consternation que nous apprenons la fermeture – temporaire ou définitive ? – de la Médiathèque Marc Bernard, située à Nîmes dans le quartier de Pissevin. Cette décision est de notre point de vue une réponse inappropriée aux demandes conjointes des agents de la bibliothèque et du syndicat SUD de la mairie de Nîmes.
Le 4 avril, l’ensemble des agents de la médiathèque a envoyé un courrier à Monsieur le maire pour une entrevue afin de lui faire part de leurs conditions de travail et des difficultés quotidiennes à remplir leurs missions de service public. Cette demande de rendez-vous a été appuyée par le Syndicat SUD dans un courrier du 21 avril, auquel le DGS a répondu le 25 mai. Nous n’en doutons pas, cette réponse faisait suite à l’exercice du droit de retrait des agents de la médiathèque le 24 mai. Mais il n’y a toujours pas de rendez-vous prévu malgré notre insistance !
Rappelons que la médiathèque est restée longtemps fermée pour travaux. À sa réouverture, des défaillances ont été constatées (grand froid l’hiver, chaleur insupportable l’été), dont les usagers autant que les collègues ont pâti. Suite à des infiltrations (non ou mal traitées), de la moisissure est apparue dans les bureaux et a engendré des problèmes respiratoires chez certains. Ces deux dernières années, nous avons demandé à de multiples reprises une visite du CHSCT (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail). En vain. Ce constat est d’autant plus désolant que les travaux de rénovation ont couté près d’1 million d’euros ! Nous nous demandons si ce niveau de vigilance aurait été le même pour un bâtiment plus prestigieux ? Aurait-on proposé des chauffages d’appoint et des ventilateurs individuels pour répondre aux problèmes thermiques ailleurs que dans une médiathèque de quartier populaire ?
Pendant la fermeture pour rénovation, le trafic de drogue a pris toute la place. Lorsque la médiathèque a repris son activité, les collègues et les usagers se sont retrouvés au milieu de la plateforme d’échanges, prenant des risques au quotidien. Une situation dramatique sur laquelle s’appuie aujourd’hui la mairie pour fermer la médiathèque. Elle n’a retenu que le problème de l’insécurité et y répond en demandant plus de Police Nationale. Les habitants des quartiers prioritaires, le service public et les agents de la collectivité sont les victimes collatérales d’un bras de fer entre l’État et la Mairie de Nîmes (en clair entre Messieurs Darmanin et Fournier) sur la question des effectifs de la police. L’engagement professionnel des collègues et les besoins du public sont balayés de la main ; le sens du service public est oublié.
Si nous sommes parfaitement conscient que la mairie ne peut pas agir seule sur l’ensemble de ces constats, nous dénonçons son inaction et son refus de prendre en compte les revendications des agents et du syndicat SUD : courriers restés sans réponse, demandes de rendez-vous sans réponse, demandes de visites du CHSCT depuis 2 ans sans réponse, refus des demandes de revalorisations salariales et prise en compte des sujétions, etc…
Nous sommes persuadés qu’une des solutions réside dans une politique de la ville plus ambitieuse pour ses quartiers, qui s’appuierait sur le tissu associatif existant et renforcerait la présence de services publics. Et non dans la fermeture de l’un d’entre eux.
Nous n’acceptons pas la décision de fermeture de cette médiathèque qui reste « un havre de paix dans le quartier » selon des usagers. Nous réitérons notre demande de rendez-vous auprès de M. le maire et demandons une réelle reconnaissance pour les agents de la médiathèque pour leur professionnalisme et leur conviction à défendre un service public dans un quartier abandonné aux difficultés sociales et économiques.