Coronavirus et Capitalisme : deux épidémies à combattre
Le MEDEF affirme qu’il nous faudra travailler plus longtemps et remet en cause les droits des travailleur·euse·s
Le patron du MEDEF a déclaré dans la presse qu’après le confinement il allait falloir faire des efforts, prendre sur les congés et les RTT, travailler plus longtemps et plus dur. Cette déclaration de la part du MEDEF n’est pas surprenante. Depuis des années, l’organisation patronale a dans son viseur les droits collectifs que les travailleur·euse·s ont arrachés au patronat par la lutte. Le MEDEF profite de la crise sanitaire pour dérouler sa vision du monde du travail, où les salarié·e·s ont le moins de droits possible, et surtout le devoir de se taire.
Le gouvernement a emboîté le pas du MEDEF, par l’intermédiaire de la secrétaire d’état à l’économie Agnès Pannier-Runacher qui a déclaré il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant » pour « rattraper » la perte d’activité induite par le confinement. « L’enjeu est de reprendre le travail plein pot »
Le MEDEF a déjà obtenu que le gouvernement, sous couvert de crise sanitaire, attaque le code du travail notamment sur les questions de temps de travail, de RTT et de congés payés par le truchement des ordonnances publiées le 25 mars 2020.
Les nombreux·ses salarié·e·s qui contactent le numéro vert de Solidaires témoignent qu’iels sont obligé·e·s de se rendre sur leur lieu de travail alors que leur emploi n’est pas essentiel à la lutte contre l’épidémie en cours. De nombreuses entreprises sont en train de relancer leur activité de production alors que le confinement doit être la règle.
Pour Solidaires 30, les choix du MEDEF ne seront jamais les nôtres : ce n’est pas aux travailleur·euse·s de payer la crise des capitalistes. Si l’État peut trouver 100 milliards pour soutenir les entreprises et 300 milliards pour garantir les prêts de ces dernières, c’est bien qu’il y a de l’argent. Le MEDEF oublierait-il qu’une partie de ses membres ne payent pas d’impôts et qu’ils ne participent pas à la solidarité nationale nécessaire au développement des services publics et notamment de santé ? C’est au contraire au MEDEF de faire des efforts envers les travailleur·euse·s : ne pas licencier ni verser de dividendes aux actionnaires pour soutenir l’effort collectif !
Solidaires 30 n’oubliera pas les déclarations et les intentions du MEDEF ni celles du gouvernement. Solidaires 30 revendique :
- de passer à un rythme de travail à 32 heures hebdomadaires
- un SMIC à 1700 € net par mois
Dès la fin du confinement, il faudra imposer d’autres choix de société et un autre partage des richesses pour établir une société plus juste et plus solidaire.