Lettre au préfet du Gard
Depuis 2018, les retraités avec leurs organisations sont descendus plus de seize fois dans la rue ; ils ont déposé des motions pour alerter les pouvoirs publics sur la situation dans les EHPAD, en temps normal ! Déjà, la situation était difficile par manque de personnel formé, correctement rémunéré. Alors aujourd’hui, nous lançons un cri d’alarme en constatant combien nous avions raison de nous inquiéter !
Le 24 janvier, Madame la Ministre de la santé annonçait : « Le risque d’importation depuis Wuhan est quasi nul, le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible », pourtant la pandémie a bien pénétré notre pays !!!
Il y a quelques jours, la presse a fait état de plus de 900 décès en France, dus au covid 19 dans les EHPAD en France. Même si notre département semble moins impacté que d’autres, le manque d’anticipation, le manque de personnel, le manque de matériel, le manque de médicaments nous inquiètent fortement quand on sait que le nombre de personnes infectées ne s’arrêtera pas là.
Nous n’accepterons pas que le « tri » des malades infectés soit réalisé en fonction de leur âge !!!
Nous savons bien que la situation catastrophique des services de santé vient d’une politique menée depuis des années, par les gouvernements successifs sur la base des principes de la rentabilité du soin médical et de la prise en compte des emplois des personnels de santé comme une variable d’ajustement comptable. Ces politiques ont entraîné la disparition de milliers de lits, la disparition des emplois, la baisse des budgets, la fermeture de services de santé et d’hôpitaux de proximité et la forte diminution du stock de masques. Cette pandémie a révélé au grand jour les conséquences de ces politiques de santé. Aujourd’hui, nous en payons le prix.
Le nombre de décès en 2003, lors de la canicule (19 490) n’a-t-il pas suffi ???
- Nous vous demandons de mettre en place un plan d’alerte et d’urgence au profit des personnes âgées, handicapées, des plus vulnérables du fait de leur isolement ainsi que des sans domicile fixe, pour leur demander leurs besoins particuliers, leur rappeler les gestes barrière, leur communiquer un numéro de téléphone non surtaxé à appeler en cas d’urgence, leur proposer le portage à domicile des repas, des courses, et/ou des médicaments.
- Nous vous demandons de prendre des mesures de suspension du paiement du loyer des personnes vivant en HLM, comme cela a pu être fait en Espagne.
- Nous vous demandons également de prendre en considération la situation des familles en attente de titre de séjour ainsi que les « Mineurs non accompagnés » qui ne survivent que grâce à la bonne volonté de plusieurs associations comme RESF, qui doivent pouvoir avoir accès à des logements des repas. Nous vous demandons l’ouverture d’autres lieux de vie, accompagnés de la distribution de repas.
- Nous vous demandons la régularisation de tous les sans-papiers comme a pu le faire le Gouvernement Portugais.
- Nous demandons à ce qu’aucune mesure liberticide ou autoritaire ne vienne se substituer au manque de protections sanitaires.
Monsieur le Préfet, nous attendons des réponses urgentes à cette situation dramatique et nous demandons à être informés des décisions concrètes que vous allez prendre.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations.