Newsletter n°12 – Semaine du 09/03/2020 au 16/03/2020

Mardi 10 mars 2020, à Vannes (56), une femme de 86 ans a été tuée par son mari. C’est le 18ème féminicide par compagnon ou ex-compagnon depuis le 1er janvier 2020. En France, en 2019, 151 femmes ont été tuées par leur (ex)conjoint.

“Nous sommes la puissance” : les femmes du monde entier ont marché pour défendre leurs droits. De Londres à Bagdad en passant par Paris, Mexico ou encore Alger, les femmes – et les hommes – ont manifesté dimanche 8 mars pour la Journée internationale des droits des femmes. Féminicides, viols, inégalités salariales… Les raisons de marcher sont encore nombreuses.

EN IMAGES – Du Chili à la Russie, des marches ont été organisées autour du monde pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes. Des manifestantes se sont réunies en masse dans le monde entier pour demander l’égalité entre les sexes et dénoncer les violences faites aux femmes.

A Paris, samedi 7 mars, une manifestation féministe de nuit a dégénéré en fin de soirée, aux alentours de la place de la République. Selon plusieurs journalistes sur place, des tensions sont apparues entre les forces de l’ordre et les manifestantes, qui ont été nassées et pour certaines repoussées dans le métro. Du gaz lacrymogène a également été utilisé.

#8MARS – « Aux femmes, la matrie reconnaissante » Répondant à l’appel de 30 organisations féministes et syndicales, des milliers de femmes ont battu le pavé à Paris et en province pour exiger l’égalité et le retrait de la réforme des retraites. Résumé en vidéo de cette marche du 8 mars.

Mardi 10 mars, une femme de 33 ans, Domoina, a été mise sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora, à Antananarivo, pour « détournement de mineure » à l’encontre de sa petite amie de 19 ans, Fyh, une loi permettant d’emprisonner « quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe, mineur de moins de 21 ans ». Sur les réseaux sociaux, des Malgaches se photographient faisant le « L » de « libération » avec leurs doigts, hashtag #FreeKen ou #Colombe (traduction de « Domoina »). La mobilisation a pris de l’ampleur, au point qu’un comité de soutien s’est formé mercredi. 

C’est un « hashtag » qui commence à faire parler de lui. Son intitulé : #VRAIEFEMMEAFRICAINE. Il a été lancé sur les réseaux sociaux il y a moins de deux semaines et de plus en plus de femmes s’en emparent pour dénoncer, le plus souvent avec humour, les rôles auxquels les hommes souhaitent les cantonner. Dans cet entretien, la journaliste et féministe ivoirienne Traoré Bintou Mariam, initiatrice du hashtag, répond aux questions de Laurent Correau.

Stella Nyanzi, née en 1974, est une anthropologue médicale ougandaise, féministe, militante des droits LGBT et spécialiste de la sexualité, de la planification familiale et de la santé publique. Celle qui prône la “radical rudeness” (l’impolitesse radicale) a été arrêtée en 2017 pour avoir insulté le président ougandais Museveni et condamnée à un an et demi de prison. Le 20 février 2020, la Haute Cour ougandaise a cassé le jugement et elle a été acquittée. Le mois dernier, le podcast “Une sacrée paire d’ovaires” retraçait le parcours de cette femme vraiment badass !

Elles sont épouses, mères de plusieurs enfants, veuves et autres. Ces femmes se battent au quotidien pour l’économie de leur ménage dans un pays où l’écrasante majorité de la population croupit dans la pauvreté et sans-emploi. « Il n’y a même pas de travail décent pour les hommes dans ce pays. Aujourd’hui, la femme doit aussi contribuer au ménage et ne pas rester sans rien faire. » témoigne Aimerance, vendeuse ambulante.

En 2018, en Argentine, des dizaines de milliers de militant·e·s pro-avortement ont manifesté pour défendre ce droit fondamental. Ce documentaire nous plonge au cœur de la lutte, à travers des témoignages de femmes et d’hommes arborant le foulard vert de la Campagne pour l’avortement libre. Il dresse un portrait des féministes argentines et montre l’espoir que leur extraordinaire mobilisation a fait naître en Argentine comme ailleurs.

Femmes d’Argentine – Que Sea Ley, documentaire de Juan Solanas (2019, 1h26). Projection unique au cinéma Le Sémaphore le 26 mars à 20h30 en présence de sages-femmes et du Planning Familial.

Hoshi est une autrice-compositrice-interprète française de 23 ans dont le deuxième album sortira au cours de l’année 2020. Le 14 février dernier, alors qu’elle est nommée dans la catégorie “révélation scène”, elle a chanté aux Victoires de la Musique son nouveau titre “Amour censure” qui dénonce l’homophobie et la Manif pour tous. A la fin de sa prestation, elle a embrassé son agente et compagne, Gia Martinelli. Elle est depuis la cible d’injures lesbophobes, de harcèlement sexuel et moral et de menaces de mort et de viol, en particulier sur les réseaux sociaux. Elle a porté plainte ce mardi 11 mars.